Situation à l’été 2016

Nous ne reviendrons pas sur les inconvénients de l’extraction du gaz de schiste par fracturation hydraulique. C’est un thème que nous avions développé en 2015, voir : http://www.cavalaire-environnement.com/article/2015/08/04/situation-a-lete-2015/.

Nous ne relevons pas d’évolution sur une quelconque volonté de la part du gouvernement en place en 2016, de revenir sur l’interdiction posée par la loi n° 2011-835 du 13 juillet 2011 qui interdit l’exploration et l’exploitation des mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux par des forages suivis de fracturation hydraulique de la roche sur le territoire national. Arnaud Montebourg ayant quitté le gouvernement, ce sujet est passé sous silence.

Encore mieux que cela, Ségolène Royal, a annoncé le 10 mai 2016, qu’elle voulait interdire l’importation en France du gaz de schiste en provenance des États Unis. Il s’agit de contrats passés par ENGIE (ex-GDF-Suez) et EDF avec l’américain CHENIERE ENERGIE, concernant la livraison de gaz naturel liquéfié issu du gaz de schiste.

A-t-elle les moyens de s’opposer à ces échanges commerciaux qui relèvent du droit privé sans passer par un amendement législatif ?

Pas évident ! À une question de Cécile Duflot, elle s’est contentée de déclarer : « Je vais examiner juridiquement la façon dont nous pouvons interdire l’importation de gaz de schiste. On ne peut pas interdire le gaz de schiste sur le territoire français pour des raisons environnementales graves et en même temps accepter l’importation ».

Que nous réserve 2017 ?

Chez les Républicains les avis sont partagés, on avance dans le brouillard, on ne voudrait pas fâcher une partie de l’électorat, la meilleure méthode est d’éluder le sujet.

Le jeudi 24 novembre 2016, lors d’un débat télévisé de la primaire des Républicains, on a eu des difficultés à bien comprendre les intentions des uns et des autres.

En 2012, quelques mois après son départ de Matignon, François Fillon avait jugé « criminel » de s’interdire les recherches sur le gaz de schiste en France. « Oui. La France ne peut pas continuer à avoir peur de tout. On est dans un pays où on a peur de l’étranger, du nucléaire, des OGM, du gaz de schiste… ».

En 2015, Alain Juppé est moins brutal sur la forme mais son point de vue est identique. « En ce qui concerne l’exploitation des gaz de schiste, je pense que la France devrait accepter un pôle d’expérimentation pour voir exactement quels sont les enjeux » […] « Plutôt que de dire niet à tout, je pense que sous un contrôle effectif et avec des précautions requises, un pôle expérimental pourrait être utile ».

Au Front National les idées ont le mérite d’être sans ambiguïté : Extrait d’un Communiqué de presse de Philippe Murer et Éric Richermoz (cadres du FN).

« ……..Des rejets massifs de substances mortelles comme le plomb, l’arsenic ou le benzène dans le sol expose les habitants à des risques majeurs de santé publique : une fois dans le sol, ces poisons peuvent migrer dans les nappes phréatiques.

Dans l’état actuel des technologies, le Front national s’oppose fermement à toute exploitation du gaz de schiste sur le territoire national. En plus de défigurer nos paysages, cette technique s’accompagnerait de la pollution irréversible du sol français. »

Conclusion : espérons que le prochain gouvernement issu des urnes, se posera les bonnes questions, afin d’obtenir les bonnes réponses sur l’exploitation de notre sous-sol, qui pourrait déboucher sur un vrai désastre écologique.

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